Aujourd’hui avons accueilli Gabrielle et avons reçu Michel Philippo producteur de l’émission Page Blanche de RADIO 5 BRETAGNE, autour étaient présents : Marie-France, Odile, Fleur, Clo, Yveline, Josiane, Marie (1), Marie (2), Rose, Michel et Françoise, Valdo et Isaline.
En 1944, Mathilde, une jeune Alsacienne, s’éprend d’Amine Belhaj, un Marocain combattant dans l’armée française. Après la Libération, le couple s’installe au Maroc à Meknès, ville de garnison et de colons. Tandis qu’Amine tente de mettre en valeur un domaine constitué de terres rocailleuses et ingrates, Mathilde se sent vite étouffée par le climat rigoriste du Maroc. Seule et isolée à la ferme avec ses deux enfants, elle souffre de la méfiance qu’elle inspire en tant qu’étrangère et du manque d’argent. Le travail acharné du couple portera-t-il ses fruits ?
Les dix années que couvre le roman sont aussi celles d’une montée inéluctable des tensions et des violences qui aboutiront en 1956 à l’indépendance de l’ancien protectorat. Tous les personnages de ce roman vivent dans « le pays des autres » : les colons comme les indigènes, les soldats comme les paysans ou les exilés. Les femmes, surtout, vivent dans le pays des hommes et doivent sans cesse lutter pour leur émancipation. Après deux romans au style clinique et acéré, Leïla Slimani, dans cette grande fresque, fait revivre une époque et ses acteurs avec humanité, justesse, et un sens très subtil de la narration.
121 pages d’histoires belges à dormir debout avec de nombreuses illustrations en noir et blanc dans le texte. Un peu de rire pour bien commencer l’année nouvelle.
Le 18 août 2021, j’ai passé la nuit au Musée Anne Frank, dans l’Annexe. Anne Frank, que tout le monde connaît tellement qu’il n’en sait pas grand-chose. Comment l’appeler, son célèbre journal, que tous les écoliers ont lu et dont aucun adulte ne se souvient vraiment ? Est-ce un témoignage, un testament, une œuvre ? Celle d’une jeune fille, qui n’aura pour tout voyage qu’un escalier à monter et à descendre, moins d’une quarantaine de mètres carrés à arpenter, sept cent soixante jours durant. La nuit, je l’imaginais semblable à un recueillement, à un silence. J’imaginais la nuit propice à accueillir l’absence d’Anne Frank. Mais je me suis trompée. La nuit s’est habitée, éclairée de reflets ; au cœur de l’Annexe, une urgence se tenait tapie encore, à retrouver. Séquence émotion et magnifique texte.
Liv Maria est la fille d’une insulaire bretonne taiseuse, et d’un norvégien aimant lui raconter les histoires de ses romanciers préférés. Entourée de l’amour de ses parents et de ses oncles elle a vécu sur l’ile natale de sa mère dans un milieu protégé avec une douce quiétude et une certaine liberté jusqu’à « l’événement » qui lui fera quitter le cocon familial. Arrivée à Berlin comme jeune fille au pair, elle va vivre une histoire d’amour forte qui se terminera contre sa volonté. Simultanément un deuil familial l’amènera à voyager, à grandir et à rencontrer un deuxième amour sincère. Mais aura-t-elle le droit ou se donnera-t-elle le droit de le vivre vraiment ? Un petit manque de crédibilité pourtant l’histoire mériterait un développement. Un petit goût d’inachevé.
À l’approche de la quarantaine, Hortense se partage entre son métier de professeur de danse et sa liaison avec un homme marié. Elle se dit heureuse, pourtant elle devient spectatrice de sa vie et est peu à peu gagnée par un indicible vague à l’âme qu’elle refuse d’affronter. Jusqu’au jour où le destin la fait trébucher… Mais ce coup du sort n’est-il pas l’occasion de raviver la flamme intérieure qu’elle avait laissée s’éteindre ? Un beau texte sensible.
Une passion destructrice pour cette héroïne qui semble impossible de démanteler. » Il y a un an, je suis tombée amoureuse comme on tombe malade. Il m’a regardée, c’est tout. Dans ses yeux, dans leur promesse et ma renaissance, j’étais soudain atteinte d’un mal incurable ne laissant présager rien de beau ni de fécond. Son regard était la goupille d’une grenade, un compte à rebours vers la mort programmée de ma famille. » Ariane, heureuse en mariage et mère comblée de trois enfants, fait la rencontre de Sandro. Cette passion se propage comme un incendie et dévore peu à peu les actes de sa vie. Ariane est en fuite. L’amour pour son mari, l’attention à son entourage, à la littérature dont elle a fait son métier, sont remplacés par des gestes irrationnels, destinés à attirer l’attention d’un quasi-inconnu. Quels démons poussent Ariane vers cette obsession adolescente ? Quels pères, quels hommes de sa vie ce jeune roi de la nuit ressuscite-t-il ? Une écriture hors du commun pour un second roman, une autrice très prometteuse…
Originalité d’un texte à décrypter, exercice très intéressant pour le lecteur : Dans Le siècle de Walpurgis, référence à une fête néopaïenne qui a lieu dans la nuit du 30 avril au 1er mai, Patrice Verdure se projette en 2099, avec Basile, personnage de 109 ans qui sent sa fin prochaine et qui se remémore quelques épisodes marquants de sa vie.
Un éclairage sur un Iran passé mais qui reste présent dans la mémoire collective : « Je vais t’appeler Aria, à cause de toutes les douleurs et de tous les amours du monde. » Téhéran, 1953. Par une nuit enneigée, Behrouz, humble chauffeur de l’armée, entend des pleurs monter d’une ruelle. Au pied d’un mûrier, il découvre une petite fille aux yeux bleus, âgée de quelques jours. Malgré la croyance populaire qui veut que les yeux clairs soient le signe du diable, il décide de la ramener chez lui, modifiant à jamais son destin et celui de l’enfant, qu’il nomme Aria. Alors que l’Iran, pays puissant et prospère, sombre peu à peu dans les divisions sociales et religieuses, trois figures maternelles vont croiser la route d’Aria et l’accompagner dans les différentes étapes de sa vie : la cruelle Zahra – femme de Behrouz –, qui la rejette et la maltraite, la riche veuve Fereshteh qui l’adopte et lui offre un avenir, et la mystérieuse Mehri, qui détient les clefs de son passé. À l’heure où le vent du changement commence à souffler sur l’Iran, Aria, désormais étudiante, tombe amoureuse de Hamlet, un jeune Arménien. Mais, lorsque la Révolution éclate, les espoirs des Iraniens sont rapidement balayés par l’arrivée au pouvoir de l’Ayatollah Khomeini et la vie d’Aria, comme celle du pays tout entier, s’en trouve à jamais bouleversée.
L’écrivaine continue de mettre en scène, au-delà de tous préjugés, Après « Une enfance de rêve », Catherine Millet poursuit dans la veine autobiographique avec le récit de ses débuts dans le monde de l’art contemporain. Son histoire personnelle, ses rencontres amicales et amoureuses, son passage à l’âge adulte, sont étroitement mêlées à la découverte de ce milieu dont elle choisit de faire son métier. Ce faisant, elle brosse le portrait d’une époque et d’une génération, marquées par des artistes dont les carrières se sont poursuivies jusqu’à aujourd’hui. Avis partagés.
Lorsque Jens le Postier arrive au village, il est accueilli par Helga et le gamin qui le détachent de sa monture avec laquelle il ne forme plus qu’un énorme glaçon. Sa prochaine tournée doit le mener vers les dangereux fjords du Nord. Il ne pourra pas les affronter sans l’assistance d’un habitué des sorties en mer.
Le gamin, lui, découvre la poésie et prend peu à peu conscience de ses désirs. Il ira « là où l’Islande prend fin pour laisser place à l’éternel hiver », y accompagner Jens dans son périple. Malgré leurs différences, ils n’ont d’autre choix que de se raccrocher l’un à l’autre, face à l’impitoyable nature. Au milieu des tempêtes enneigées islandaises, Jón Kalman Stefánsson fait naître une stupéfiante chaleur érotique. Mariant douceur et extrême, il restitue cette intense lumière qui « nous nourrit autant qu’elle nous torture ». La tristesse des anges fait suite au roman Entre ciel et terre.
Puis nous avons terminé avec notre amie lectrice et écrivaine Odile Marteau Guernion venue nous présenter aussi son dernier roman : « De sel et d’aventure », nous en reparlerons lorsque nous en aurons pris connaissance.
Les auteurs ayant été sélectionnés pour leurs ouvrages sont :
« Le pays des autres » de Leila SLIMANI
« Raconte… une fois » de Stéphane STEEMAN
« Quand tu écouteras cette chanson » de Lola LAFON
« Liv Maria » de Julien KERNION
« A la lumière du petit matin » de Agnès MARTIN LUGAND
« L’homme que je ne devais pas aimer » de Agathe RUGA
« Le siècle de Walpurgis – de Patrice VERDURE
« Aria » de Nazanine HOZAR
« Commencements » de Catherine MILLET
« La tristesse des anges » de Jon KALMAN STEFENSON
Notre prochain rendez-vous aura lieu jeudi 19 janvier 2023 à l’ancienne mairie, salle du conseil, à 15 h (sauf en cas de grève générale qui empêcherait les déplacements).