Nos lectures se sont dirigées vers des rêves étranges et pénétrants comme le disait si bien Verlaine. Nous sommes revenus sur le monde secret des fleurs, agrémentant l’art de l’exposition florale, mêlé à celles des vies de deux jumelles qui ignoraient l’existence de l’une et de l’autre, quand un jour…
Puis histoire d’un couple d’amoureux dans les eaux turquoise de l’île de La Réunion. Farniente, palmiers, soleil. Un cocktail parfait. Pourtant, le rêve tourne court. Quand Liane disparaît de l’hôtel, son mari, Martial, devient le coupable idéal. Désemparé, ne sachant comment prouver son innocence, il prend la fuite avec leur fille de 6 ans. Pour la police, cela sonne comme un aveu : la course-poursuite, au cœur de la nature luxuriante de l’île, est lancée.
Du côté du ciel, un magnifique recueil de poésie de Lionel Ray comprenant quatre parties. Résidence dans les froissements, la première, est composée de quarante-deux poèmes. Lapidaires est fait de textes brefs, proches des haïkus. Groupement de quinze poèmes. Enfin Célébrations rend hommage à Jean Grosjean, Jacques Dupin, Jean Tortel, Pierre Reverdy, Jude Stefan, Henri Michaux et, tout simplement, au Poète.
Ajoutons le désarroi exprimé : J’ai tout juste dix-huit ans. Je vis chez mes parents. Je vais plus au lycée et je n’ai pas de boulot. Je picole trop et je me bourre de médocs. Comment peut-elle croire que je suis capable de la protéger, de lui offrir quoi que ce soit de plus ou de mieux que son mec ?
Depuis qu’on roule elle ne m’a pas posé la moindre question. Elle ne m’a même pas demandé où on allait exactement. Je lui ai juste dit que je connaissais un endroit où on serait pénards. Et ça a semblé lui suffire…
Un lointain diabolique : la côte caraïbe, humide et putrescente, est le lieu clos des sept nouvelles de ce recueil du grand romancier colombien Gabriel Garcia Marquez, prix Nobel de littérature en 1982.
Réservoir de fantasmes et de craintes, espace de mémoires et de fables, un bourg misérable coincé entre la mer, marécageuse, dévoreuse de dunes, grouillante de crabes omniprésents, et l’infranchissable Cordillière, voit s’agiter d’ineffables pantins et de mythiques créatures : le miracle s’inscrit au bas de chaque page et l’humour sauve ce monde abandonné des dieux où l’impitoyable grand-mère prostitue la jeune Erendira pour satisfaire son intense appétit de lucre. Même la mort ne saurait endiguer le flot des légendes : la parole parcourt, souveraine, fascinante, l’éternité du récit.
On ne peut pas plaisanter avec tout : elle a mal tourné ! De la petite bande de jeunes gens invités à la campagne, Gerry Wade est toujours le dernier à descendre pour le breakfast et les autres décident de le réveiller en fanfare avec huit pendulettes achetées au bazar du village… Mais le lendemain à midi, Gerry dort encore… De son dernier sommeil : on l’a assassiné avec une forte dose de chloral. Dans la chambre, on ne retrouvera que sept des huit réveils déposés sur le lit. Le huitième ?
Il a été jeté par la fenêtre…
Le théâtre, le grand, sa force, ses espoirs, sa lucidité, cette passion dévorante pour qui la pratique souvent mal comprise par l’entourage, ça fait mal mais la vie est au bout des mots.
Les ouvrages et leurs auteurs présentés ce jeudi :
« Le jardin des fleurs secrètes » de Cristina CABONI (2ème lecture)
« Ne lâche pas ma main » de Michel BUSSI
« Une sorte de ciel » de Lionel RAY
« Les roches rouges » de Olivier ADAM
« La candide Endira et sa grand-mère diabolique » de Gabriel GARCIA MARQUEZ
« Les sept cadrans » de Aghata CHRISTIE
« Le bar de l’Odéon » de Michelle BRIEUC (2ème lecture)