Après avoir ouvert le débat sur les concours littéraires, cette histoire a fait l’objet du prix du Quai des Orfèvres 2022 :
Paris 1920. À son retour des tranchées, Victor Dessange, ancien de la Mondaine, intègre la
brigade Criminelle. L’ambiance à la capitale est électrique – entre grèves à répétition et affrontements entre communistes et anarchistes d’un côté et royalistes de l’Action française de l’autre. Des clandestins de l’Internationale affluent de partout, tandis que les empires coloniaux se fissurent. Dans un tel contexte, les meurtres successifs de plusieurs prostituées peinent à apparaître comme des affaires prioritaires. Jusqu’à ce que ce soit non plus une belle-de-nuit, mais un client, représentant officiel de la République de Chine, qui trouve la mort dans une maison close. Chargé de
l’enquête, Victor tente de démêler un écheveau qui le mènera d’une colonie pénitentiaire pour enfants en Bretagne à l’attaque d’un convoi d’or au Maroc, dont ni les coupables ni le butin n’ont jamais été retrouvés.
Puis nous avons été transportés dans une autre époque, à Florence en 1414. Un enfant hirsute, aux pieds couverts de corne, griffonne furieusement une fresque remarquable à même le sol d’une ruelle des bas-fonds de la ville. Miraculeusement repéré par Cosme de Médicis et placé au couvent des carmes, il va faire souffler un vent de passion sur la peinture de la Renaissance. Moine et libertin, artiste intransigeant et manipulateur sans scrupules, futur maître de Botticelli, ses sublimes madones bouleversent son époque. Elles lui sont pourtant très intimement inspirées par les filles des maisons de plaisir de Florence qui en ont fait leur petit prince caché. Bravant tous les interdits et jusqu’à l’autorité suprême du Pape, il commet par amour l’ultime provocation. Le scandale le pousse à l’exil et le renvoie au secret sanglant enfoui au cœur de son enfance. Peintre voyou, ange ivre, fra Filippo Lippi invente un rapport nouveau entre l’art et le monde de l’argent et, le premier, fait passer les peintres du statut d’artisans estimés à celui d’artistes reconnus.
Au pied du Puy-Violent dans le cantal, dans la chaleur d’août 1914, les hommes se résignent à partir pour la guerre. Les dernières consignes sont données aux femmes et aux enfants : même si on pense revenir avant l’automne, les travaux des champs ne patienteront pas. Chez les Landry, le père est mobilisé, ne reste que Joseph tout juste quinze ans, en tête à tête avec sa mère et qui ne peut compter que sur Léonard, le vieux voisin. Dans une ferme voisine, c’est Eugène, le fils qui est parti laissant son père, Valette, à ses rancœurs et à sa rage : une main atrophiée lors d’un accident l’empêche d’accomplir son devoir et d’accompagner les autres hommes. Même son frère, celui de la ville, a pris la route de la guerre. Il a envoyé Hélène et sa fille Anna se réfugier dans la ferme des Valette. L’arrivée des deux femmes va bouleverser l’ordre immuable de la vie dans ces montagnes.
Comme chaque matin depuis que la Terre supporte ce vieux continent noir de soleil, balafré de pistes poussiéreuses et bordées d’épineux, les femmes sont de corvée d’eau. Elia avec les autres, elle qui voudrait aller à l’école comme ses frères. Mais ce jour- là, les singes hurleurs, les barbicans et les pygargues vocifères accompagnent ses premiers pas hors du village, couvrant de leurs cris la musique creuse des bidons accrochés aux flancs de l’âne. Elia n’y prête pas attention. Peut-être devrait-elle ? De cette écriture dispersée et « trop savante » souvent douloureuse, mais qui cependant représente beaucoup de travail, on ne peut que retenir la réalité des faits dans un contexte africain. Belle couverture.
Pour les amateurs de farniente, ce livre est parfait !
A 33 ans, Iris trimballe sa vie dans une valise.
Théo, 18 ans, a peu de rêves, car ils en foutent partout quand ils se brisent.
À 74 ans, Jeanne regarde son existence dans le rétroviseur.
Rien ne les destinait à se rencontrer.
Quand le hasard les réunit sous le même toit, ces trois êtres abîmés vont devoir apprendre à vivre ensemble. La jeune femme mystérieuse, le garçon gouailleur et la dame discrète se retrouvent malgré eux dans une collocation qui leur réserve bien des surprises.
C’est l’histoire de trois solitudes qui se percutent, de ces rencontres inattendues qui sonnent comme des évidences.
Les auteurs sélectionnés ce jour :
« La Muse Rouge » de Véronique de HAAS
« La passion Lippi » de Sophie CHAUVEAU
« Glaise » de Franck BOUYSSE
« Le festin des Hyènes » de Fabrienne JUHEL
« Il nous restera ça » de Virginie GRIMALDI
Notre prochain rendez-vous aura lieu à La Coquille, jeudi 9 juin 2022 à 15 h.