Chez ce grand écrivain-voyageur, l’amour a donné à ce coin de Bretagne l’allure d’un pays exotique… c’est ainsi qu’a commencé la grande histoire littéraire de Pierre Loti qui fera naître Pêcheur d’Islande au succès phénoménal.
Si les deux premières visites de Loti né Julien Viaud à Paimpol sont le fruit du hasard pour l’un et de l’amitié pour l’autre, les trois suivantes sont en effets motivées par les espoirs d’un amour finalement déçu pour la jeune fiancée d’un paimpolais pêcheur d’Islande. Mi-août 1868, Loti, ayant intégré l’année précédente l’école navale de Brest, fait escale dans la région de Paimpol avec ses camarades de la frégate Le Bougainville. Ils se restaurent en particulier à l’hôtel Le Richard, le bâtiment à la tourelle, encore debout à l’angle de la place du Martray et de la rue de l’église. C’est là que notre petite équipe composée par Fleur, Michèle, Isaline, Vincent et Valdo, s’est installée sur des bancs, Place du Martray, pour la lecture brève du passage de ce grand écrivain. Mais, un sirocco est venu s’abattre sur nous, (blague de Loti l’homme du désert), le dessablage pour rénovation d’un bâtiment de proximité nous aura interrompus, ce qui n’était pas prévu au programme, alors nous avons donné au ton les décibels nécessaires qui allaient supplanter cet état de fait. Alors poursuivons : Fin 1877, Loti se trouve à nouveau dans la région avec Pierre le Cor, le marin qu’il reproduit sous les traits d’Yves Kermadec dans Mon frère Yves (1833). Début 1882, l’écrivain fait connaissance à Brest avec Guillaume Floury, originaire de Pors-Even près de Paimpol, et modèle de Yann dans Pêcheur d’Islande. En décembre 1882, Loti revient à Paimpol dans l’espoir de retrouver la sœur d’un matelot qu’il a aperçue à Brest, en octobre précédent, sur la frégate La Surveillante. Mais, déjà fiancée, elle refuse ses « avances ». Deux dernières tentatives, infructueuses, l’amènent encore à Paimpol en octobre et décembre 1884. Courant 1884, il a déjà commencé l’écriture de Pêcheur d’Islande, dont l’héroïne Gaud (Marguerite), est le portrait fidèle de la jeune paimpolaise et de ses amours perdus.
Le 21 octobre 1886, Loti épouse Blanche Franc de Ferrière.
Lors de chacun de ses séjours à Paimpol, c’est à l’hôtel Le Richard, devenu ensuite Hôtel Michel, Renaut, Rouleau, aujourd’hui salon de coiffure (voir photo avec notre groupe). Le bâtiment de granit devient, dans le roman, la maison de Gaud et, dans le roman Mon frère Yves, l’hôtel Le Pendreff.
La maison de Pors-Even, Loti y séjourna également, qui était un village peuplé de pêcheurs d’Islande, où habitait Célestine Floury, qui servit de modèle pour Gaud, l’héroïne de Pêcheur d’Islande est bien changée et retrouvée quelque peu modernisée. Notre équipe s’y est arrêtée histoire d’être complètement sur les Pas de Pierre Loti de Paimpol à Pors-Even.
Notre promenade littéraire s’est terminée ainsi, mais nous sommes quand même passés à Paimpol chez le bouquiniste qui a une vraie caverne de livres anciens et d’occasion. Quelques petits euros dépensés pour la bonne cause, celle de la littérature car pas d’avarice dans ce domaine !